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« On ne naît pas femme, on le devient »

samedi 25 juillet 2009 14:55:00

C'est avec beaucoup de glamour, de féminité, d'énergie, de sensualité, de provocation et d'audace que s'est terminée la dernière nuit fatale de Juliette Dragon de la saison, en compagnie du cabaret des filles de joie. C'était le vendredi 24 juillet à la Bellevilloise. Tout Paris s'était donné rendez-vous (bon j'exagère un peu) pour assister à ce show déroutant et délirant de ces filles toutes droit venues d'une autre époque. Dans la salle obsure et peu éclairée du club de la Bellevilloise, les gens discutent, dansent sur des musiques d'antan. Le Dj donne le ton. On nous transporte dans un voyage dans le temps, à l'époque de ces fameux cabarets burlesques du XIXe siècle ou des années 50. Et il est un peu plus de 23h quand le spectacle commence. Juliette Dragon monte sur la scène. Cette grande femme d'1m84 perchée sur des talons de 10 cm domine tout le monde, tant par sa taille, que par sa beauté et son charisme. Après quelques minutes de meublage, elle fait place à Sylvanie de Lutèce qui sur les paroles d'une chanson typique de cabaret entame une danse... « Ladies and gentlemen...». Et la soirée commença enfin, alternant entre French cancan, danse indienne, effeuillage et les numéros des élèves de l'ecole des filles de joie vêtues de plumes, faux-cils, bas résilles, corsets, porte-jarretelles, jarretières, fouets, nippies...Même si certaines de ces filles ne sont pas tout à fait à l'aise, on comprend vite qu'être femme et s'assumer en tant que tel, malgré les modèles imposés de notre société, n'est pas facile.

Il y a du monde, beaucoup de monde, et il fait chaud, très chaud. La nuit va être très longue...A la fin de toute cette démonstration de sensualité et de féminité, les concerts s'enchaînent accompagnés par les filles dispersées un peu partout dans la salle. Brad Scott, Kemar et Shanka de No One Is Innocent, et Rikkha nous ont donné une bonne dose d'énergie et de rock'n'roll à l'état pur. Le show continue, encore et encore. Elles ne s'arrêtent plus. Ces filles captivent, enivrent certains et certaines. Une fille, Flora la douce, danse avec le feu (voir photo). Plus loin, deux autres filles de joie se déhanchent l'une contre l'autre. Certaines de ces femmes se dénudent avec une facilité déconcertante. Attention, ce n'est pas du strip-tease, c'est de l'effeuillage. Pourquoi ? Parce que le strip-tease induit une notion de vulgaire que l'effeuillage n'a pas.

Ce cabaret est un magnifique spectacle de grâce, de beauté, de volupté et de sensualité (mais ça, je l'ai déjà dit). Tout s'est déroulé à merveille. Cependant, l'ambiance au départ joyeuse, et conviviale, s'est peu à peu transformée en quelque chose de malsain et de choquant. Pas de la part de ces filles. Bien sûr que non. Mais à cause de l'attitude de certains hommes imbibés d'alcool jusqu'à la moelle, qui regardaient ces femmes comme si c'étaient des putes (ça, c'est mon avis bien entendu, il se pourrait que d'autres ne l'aient pas ressenti de la même manière). Ajoutez à cela, l'horrible et dégoutante vision des testicules de Brad Scott, sortant de son string noir. C'en avait fini de m'achever. Ce n'est certainement pas l'image qu'il faut retenir du cabaret des filles de joie. On peut, peut-être dire qu'elles sont victimes de leur succès, amenant malheureusement avec elles, ceux qui n'ont pas compris leur démarche. A moins que ça ne soit moi...
Mais cela dit, je terminerai par un grand bravo et un immense merci à toutes ces filles qui ont l'audace de montrer à quel point toutes les femmes peuvent être belles. Et je crois d'ailleurs que ce cabaret, et ces demoiselles, sont l'exemple même d'une phrase de Simone de Beauvoir :

« On ne naît pas femme, on le devient ».



[ Crédits Photos : Gilles Rammant ]


Et dans le même genre, du 22 au 25 octobre 2009, il y a le Paris Burlesque festival, organisé par le collectif surprise party. Le new burlesque dans toute sa splendeur, cinéma, expo, spectacle etc. Du rêve, du glamour, et de l'humour réunissant la scène burlesque parsienne et internationale. Et tout ça, bien évidemment, c'est à la Bellevilloise.


Mademoise-L

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